Comment annoncer son diagnostic à ses proches ?

pictogramme calendrier 20 novembre 2024

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Partager notre diagnostic, c’est s’ouvrir une porte vers la compréhension et le soutien, même si cela demande du courage. Lorsque je l’ai fait, cela m’a également permis de me libérer d’un poids que je portais depuis longtemps. - Mathilde C - assistante administrative et personne concernée

Apprendre que l’on vit avec un trouble psychique ou un problème de santé mentale peut être une étape bouleversante. Une fois le diagnostic posé, une question délicate surgit : comment annoncer cela à nos proches ? Bien que difficile, cette démarche est souvent essentielle pour construire un environnement de soutien et rompre l’isolement. Voyons ensemble comment aborder cette conversation avec sérénité et ouverture.

Pourquoi parler de son diagnostic à ses proches ?

Annoncer son diagnostic n’est pas une obligation. C’est un choix personnel, qui dépend de notre situation, de nos relations et de nos besoins. Toutefois, partager cette information peut avoir plusieurs bienfaits :

  • Rompre l’isolement : Parler de notre diagnostic permet de nous sentir compris et moins seuls dans ce que nous vivons.
  • Favoriser la bienveillance : Lorsque nos proches comprennent ce que nous traversons, ils peuvent adapter leur comportement et mieux nous soutenir.
  • Diminuer la pression : Garder son diagnostic pour soi peut peser lourdement sur notre esprit. Le partager peut alléger cette charge mentale.
  • Faciliter les ajustements : Parfois, notre entourage peut jouer un rôle actif dans notre parcours de rétablissement (soutien moral, ajustement de routines…)


D’ailleurs, selon une étude de Santé Publique France, près de 60 % des personnes vivant avec un trouble psychique rapportent que le soutien de leurs proches est une clé essentielle de leur mieux-être.

Préparer l’annonce : un moment clé

Avant de partager notre diagnostic, prenons le temps de réfléchir à la manière dont nous voulons aborder cette conversation. Une préparation préalable peut nous aider à structurer nos idées et à réduire notre anxiété.

Exemples de questions à se poser avant d'en parler :

  • Pourquoi avons-nous besoin de partager notre diagnostic ? (soutien, besoin d’être compris, demande d’adaptations, etc.)
  • Avec qui souhaitons-nous en parler ? (famille proche, amis, collègues, etc.)
  • Quels mots pour le dire et expliquer ce que nous vivons ?

Créer un cadre propice à la discussion

  • Choisissons un moment calme où nous ne serons pas interrompus.
  • Optons pour un lieu sécurisé : chez nous, lors d’une promenade, ou dans un endroit neutre ?


Prévenons nos proches que nous souhaitons aborder un sujet important, afin qu’ils soient pleinement disponibles.

Trouver les mots justes : expliquer simplement et honnêtement

Lorsque le moment arrive, il est normal de se sentir nerveux. L’essentiel est de rester clair et authentique. Nous n’avons pas besoin d’entrer dans tous les détails, mais plutôt de transmettre ce qui nous semble essentiel.

Quelques exemples pour débuter la conversation

  • “Je voulais te parler de quelque chose d’important. J’ai récemment reçu un diagnostic et je pense que c’est important que tu sois au courant.”
  • “J’ai vu un médecin dernièrement, et il m’a aidé à mettre des mots sur ce que je traverse. J’aimerais te l’expliquer.”
  • “Ce n’est pas facile pour moi d’en parler, mais je veux que tu saches ce que je vis pour que tu comprennes mieux certaines choses.”

Adapter notre discours à notre interlocuteur

  • Avec les plus jeunes : Utilisons des termes simples et rassurants. Par exemple : “Parfois, je me sens triste ou fatigué sans raison, mais je travaille avec des médecins pour aller mieux.”
  • Avec des adultes : Nous pouvons être plus précis, en expliquant le nom du trouble, les symptômes principaux, et surtout l’impact que cela a sur notre vie quotidienne.

Gérer les réactions de nos proches

Nos proches peuvent réagir de diverses manières à l’annonce de notre diagnostic : soutien immédiat, incompréhension, voire déni. Ces réactions sont souvent liées à leur méconnaissance des troubles psychiques ou à leurs propres peurs.

Préparer des réponses aux questions courantes

  • “Mais qu’est-ce que ça veut dire ?” : Expliquons simplement les symptômes principaux et comment ils nous affectent.
  • “Est-ce que ça se soigne ?” : Partageons notre parcours de rétablissement et les solutions mises en place.
  • “Pourquoi tu ne m’en as pas parlé plus tôt ?” : Soyons honnêtes sur nos hésitations ou notre besoin de temps pour digérer la nouvelle et la verbaliser aux autres.

Réagir aux jugements ou incompréhensions

Si certains proches minimisent notre diagnostic ou réagissent négativement, rappelons-nous que leur réaction leur appartient. Nous pouvons dire :

  • “Je comprends que ce soit difficile à entendre, mais c’est important pour moi que tu saches ce que je traverse.”
  • “Je n’ai pas besoin que tu comprennes tout tout de suite, mais j’aimerais que tu sois là pour moi.”

Encourager nos proches à se renseigner

La sensibilisation de nos proches peut grandement améliorer leur compréhension de notre diagnostic et de nos besoins. Encourageons-les à s’orienter et à se former en utilisant des ressources pédagogiques fiables, proposées par des structures capables de les aider et les accompagner :

  • Psycom : Organisme public qui informe, oriente et sensibilise sur la santé mentale.
  • Unafam : Association reconnue d’utilité publique qui accompagne l’entourage des personnes vivant avec des troubles psychiques.
  • La Maison Perchée : Association de pair-aidance pour les jeunes adultes vivant avec un trouble psy et leurs proches.
  • La Fondation Falret : Fondation reconnue d’utilité publique qui gère plus de 50 établissements et services en Île-de-France et qui intervient notamment sur le champ de la prévention et l’entraide.
  • Santé mentale France : Fédération qui rassemble tous les acteurs du champ de la santé mentale et qui propose des formations et sensibilisations aux particuliers et aux organisations.

Trouver du soutien pour soi-même

Parler de son diagnostic peut être épuisant émotionnellement. Il est donc important de prendre soin de nous après cette étape :

  • Échangeons avec un professionnel : Notre psychologue ou psychiatre peut nous aider à débriefer la situation et à préparer les prochaines discussions.
  • Rejoignons un groupe de soutien : Les Groupes d’Entraide Mutuelle (GEM) nous permettent, par exemple, de rencontrer d’autres personnes ayant vécu des expériences similaires. D’autres structures d’entraide existent telles que les CLUBHOUSE et La Maison Perchée.
  • Parlons à un pair-aidant ou à un collectif de pair-aidants : Un pair-aidant, en tant que personne concernée, peut partager son propre parcours et nous accompagner dans cette démarche.

Avancer ensemble : inclure nos proches dans notre parcours

Une fois l’annonce faite, nos proches peuvent jouer un rôle actif dans notre rétablissement. Partageons avec eux des petites actions qui peuvent nous aider, comme :

  • Nous rappeler nos routines (médication, sommeil, etc.).
  • Nous accompagner à des rendez-vous médicaux si nous le souhaitons.
  • Être disponibles pour parler ou simplement passer du temps ensemble.

Le courage de se dévoiler

Annoncer notre diagnostic à nos proches est une étape importante, mais aussi un acte de courage et de confiance. En cherchant les bons mots, un moment propice, et en restant à l’écoute de leurs réactions, nous ouvrons la porte à une meilleure compréhension et à un soutien mutuel.


N’oublions pas que cette démarche prend du temps et qu’il est normal que tout ne soit pas parfait dès le départ. Avec patience et bienveillance, cette conversation peut renforcer nos liens et poser les bases d’un environnement où nous nous sentons compris et soutenus.

Vous souhaitez en savoir plus et rencontrer d’autres personnes engagées dans le rétablissement ? Rejoignez les réseaux sociaux de Plein Espoir, le média participatif en plein développement, dédié au rétablissement des personnes concernées par les troubles psychiques.


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