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20 novembre 2024
12 min
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Vivre une crise de santé mentale peut être profondément déstabilisant, surtout lorsque nous nous retrouvons sans réponse, sans diagnostic, pour comprendre son origine. Que ce soit un épisode de panique, une détresse intense, ou des comportements inhabituels, cette expérience peut marquer un véritable tournant dans nos vies. Elle nous confronte à notre vulnérabilité et à un inconnu que nous n’arrivons pas toujours à appréhender.
Mais que faire lorsque, après une crise, les causes demeurent floues et que la confusion persiste ? Nous ne sommes pas seuls dans cette épreuve. Plutôt que de rester figés dans l’incertitude, il est possible d’explorer des pistes pour comprendre ce qui se passe, et de trouver les ressources nécessaires pour avancer. Chaque crise, aussi douloureuse soit-elle, peut devenir une opportunité de grandir, de mieux nous connaître, et d’ouvrir la porte à un chemin vers le rétablissement.
Ensemble, explorons les différentes étapes qui s’offrent à nous pour nous orienter, trouver des réponses et progresser vers une vie plus équilibrée et sereine.
Une crise, quelle qu'elle soit, peut nous sembler être un moment de rupture, un passage abrupt où tout semble se déstabiliser. La crise peut se manifester par des symptômes physiques (palpitations, sueurs, douleurs), des émotions envahissantes (angoisse, tristesse intense, colère), ou des comportements inhabituels (isolement soudain, impulsivité). Face à ces bouleversements, il est naturel de se sentir perdu ou démuni.
La première étape est de reconnaître cette crise pour ce qu'elle est, même si aucun diagnostic précis n’a encore été posé, soit un signal fort que notre corps et notre esprit nous envoient pour nous alerter et nous signifier qu'un changement doit s'opérer. Nous devons parvenir à accepter que la crise fait partie du processus et qu'elle exprime quelque chose. Il est à présent essentiel de demander de l'aide car l'isolement ou la honte ne font qu'aggraver la situation.
Lorsqu'une crise survient, il est crucial de reconnaître son existence et d'en comprendre l'impact. Ignorer ou minimiser les signes d'une crise peut avoir des conséquences graves. Ce qui semble être un événement isolé, un moment difficile ponctuel, peut, si on l'ignore, devenir récurrent, voire s’intensifier. Cela met en péril notre bien-être à long terme et peut aggraver la situation si aucune action n'est entreprise. Chaque crise non reconnue est une alerte négligée, un appel ignoré qui, sans réponse, peut perturber profondément notre équilibre mental et physique.
Dans chaque crise, il y a une opportunité. Ces moments, bien que douloureux, nous offrent un éclairage précieux sur nos besoins profonds, nos limites et les déséquilibres sous-jacents. Une crise peut être un révélateur puissant, qu’il s’agisse de tensions émotionnelles, de pressions sociales ou de fragilités physiques qui demandent notre attention. Ces moments d’introspection sont souvent les plus révélateurs : ils nous obligent à réévaluer nos priorités et à chercher des solutions adaptées. Dans ces instants de vulnérabilité, nous pouvons apprendre à mieux nous comprendre, à ajuster notre quotidien pour prévenir de futurs épisodes et à trouver des moyens de renforcer notre résilience.
Demander de l’aide après une crise ne doit jamais être vu comme un signe de faiblesse. Au contraire, cela témoigne d’un courage immense. Admettre que l'on a besoin d'aide, prendre la décision de sortir de la souffrance pour chercher du soutien, demande une grande force intérieure. Cela marque un pas décisif vers un mieux-être et une volonté affirmée de ne pas rester prisonnier de la souffrance. Que ce soit auprès de proches, de professionnels ou dans des groupes d'entraide, chercher du soutien est un acte de bienveillance envers soi-même, une manière de se donner la chance de se rétablir et de reprendre du pouvoir d’agir.
Après une crise de santé mentale, il est essentiel de prendre du recul pour mieux comprendre ce qui s’est passé. Cette phase de réflexion, souvent négligée, est pourtant clé pour appréhender nos émotions, nos réactions et les événements qui ont conduit à l’épisode de crise. En nous accordant un moment de répit, nous nous offrons l’opportunité de recontextualiser la situation, de prendre de la distance par rapport aux émotions vécues, et de réfléchir sur les prochaines étapes pour avancer.
Il est important de se donner le temps nécessaire pour traiter l’impact de la crise sans se précipiter. Cela nous permet de retrouver une certaine clarté d’esprit, de comprendre les causes profondes de la crise, et de poser des actions concrètes pour nous aider à surmonter cette épreuve.
Pour mieux traverser cette période, en complément de notre accompagnement par un professionnel, il peut être utile de chercher à créer un environnement plus serein. Réduire les sources de stress immédiates et s’accorder un espace de calme sont des premières étapes essentielles. Cela peut inclure, par exemple, s’isoler temporairement dans un lieu tranquille ou limiter les interactions sociales pendant un moment pour éviter d’être accablé par des stimuli extérieurs.
En parallèle, des pratiques simples comme des exercices de respiration et de relaxation peuvent être des outils précieux pour apaiser notre esprit. Ces techniques peuvent nous aider à recentrer notre attention et à réduire l’intensité des émotions fortes, nous permettant ainsi de retrouver une certaine sérénité. Cependant, il est recommandé de consulter son professionnel de santé avant d’adopter des pratiques annexes, afin de s'assurer qu'elles sont appropriées et ne risquent pas de nous perturber davantage.
Le soutien des proches peut également jouer un rôle déterminant dans cette phase. Parler à une personne de confiance, même sans chercher à résoudre immédiatement la situation, peut alléger la charge émotionnelle. Le simple fait d’être écouté et de sentir davantage compris nous aide à nous sentir moins isolés et à reprendre pied petit à petit.
Pour mieux comprendre ce qui a déclenché la crise, écrire et tenir, par exemple, un journal de bord peut être utile. En prenant le temps de noter nos émotions, nos ressentis et les événements qui ont précédé la crise, nous pouvons identifier des schémas récurrents ou des facteurs déclencheurs. Cela peut être un outil précieux pour mieux comprendre et prévenir de futurs épisodes.
Il existe des moments où l’aide immédiate est indispensable. Si la crise s’accompagne de pensées suicidaires, de désorientation profonde ou de comportements autodestructeurs, il est impératif de consulter un professionnel en urgence. Les urgences psychiatriques les plus proches de chez vous ou des lignes d’écoute comme le 3114 - Numéro national de prévention du suicide offrent un soutien immédiat et vital dans ces moments critiques. Ces ressources sont là pour nous accompagner dans les situations les plus extrêmes et pour garantir une prise en charge adéquate.
Comprendre les déclencheurs d’une crise est une étape cruciale pour avancer, même sans un diagnostic formel. Analyser ce qui a pu mener à la crise nous permet de repérer non seulement les facteurs déclencheurs, mais aussi les éléments aggravants qui ont pu amplifier l’intensité de l’épisode. Identifier ces causes permet de prendre des mesures concrètes pour les éviter ou mieux les gérer à l’avenir.
Chaque crise, bien que difficile à traverser, nous offre une occasion d’introspection et d’amélioration. Cela demande un travail personnel, où l’on cherche à comprendre les événements, les émotions et les comportements associés à cette expérience.
Voici quelques questions à se poser :
Une fois cette analyse effectuée, il peut être utile de se constituer une "boîte à outils de crise". Cette boîte, qu'elle soit symbolique ou matérielle, rassemble des éléments qui nous permettront de mieux gérer les épisodes futurs. La boîte pourrait inclure une liste de contacts de personnes de confiance à appeler en cas de besoin, des ressources qui nous apaisent, ou encore dresser une check-list de routine d’urgence pour se calmer (comme s'isoler ou pratiquer une activité relaxante).Bien entendu, ce type d’outils ne remplace en rien la prise en charge médicale, mais ils peuvent permettre de réduire l’intensité d’une crise et de se sentir plus préparé et autonome face à ces épisodes difficiles.
Même sans diagnostic formel, une crise peut signaler un déséquilibre profond qui mérite une attention particulière. Ces épisodes, souvent perturbants, sont des signaux d’alarme qu’il est crucial d'écouter. Plutôt que de les ignorer, il est essentiel de se tourner vers des ressources professionnelles capables de nous proposer un accompagnement adapté.
Le premier professionnel à consulter est souvent le médecin généraliste. Il joue un rôle dans l’évaluation de l’état général et peut aider à exclure des causes médicales sous-jacentes, comme des troubles hormonaux ou neurologiques. En fonction des besoins, il pourra nous orienter vers un spécialiste pour un suivi adapté.
Le psychologue est également un professionnel clé. Son approche se concentre sur les aspects émotionnels et comportementaux de nos crises. Travailler avec lui permet d’explorer nos schémas de pensée ou de comportement qui aggravent les difficultés, et de trouver des solutions concrètes pour mieux gérer les crises à l’avenir.
Si les crises sont récurrentes ou particulièrement invalidantes, consulter un psychiatre peut être nécessaire. Ce spécialiste pourra poser un diagnostic précis et proposer un accompagnement adapté, qu’il soit psychothérapeutique et/ou médicamenteux. Un suivi psychiatrique permet une approche globale du trouble psychique et de la gestion des crises.
Les Groupes d’Entraide Mutuelle (GEM) ou les CLUBHOUSE peuvent aussi être une ressource précieuse. Ces espaces de solidarité et de partage d'expériences offrent un cadre bienveillant où nous pouvons rencontrer des personnes qui traversent des épreuves similaires, échanger des outils pratiques et nous soutenir mutuellement.
Ne pas disposer d’un diagnostic formel peut être frustrant, mais cela ne signifie pas que nous sommes sans ressources. L’absence de réponses immédiates peut en réalité devenir une occasion de mieux nous connaître et de mettre en place des stratégies pour mieux gérer nos émotions et notre quotidien.
Un premier pas consiste à observer et comprendre nos schémas émotionnels et comportementaux. Tenir un journal des émotions ou utiliser des applications pour suivre notre humeur peut nous être utile pour repérer des schémas récurrents. Ce processus d’introspection est un acte d’autonomie et de proactivité, qui nous aide à mieux comprendre nos besoins.
Pour avancer malgré l’incertitude, il est primordial de mettre en place des routines stabilisantes. Une hygiène de vie équilibrée est essentielle : maintenir un sommeil régulier, une alimentation saine, et pratiquer une activité physique sont des actions qui nous aident à stabiliser notre humeur et à mieux gérer l’anxiété.
De nombreuses ressources externes sont disponibles pour accompagner ce processus et ainsi éviter d'avancer seul. Certaines associations spécialisées offrent des outils pratiques et des informations fiables pour mieux comprendre les mécanismes des crises et apprendre à les gérer. De plus, consulter un pair-aidant peut apporter un soutien humain précieux. Les pair-aidants, forts de leur propre expérience, peuvent partager des conseils concrets et offrir une écoute empathique, souvent libérée de tout jugement.
Vous souhaitez en savoir plus et rencontrer d’autres personnes engagées dans le rétablissement ? Rejoignez les réseaux sociaux de Plein Espoir, le média participatif en plein développement, dédié au rétablissement des personnes concernées par les troubles psychiques.
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