Peut-on tout faire quand on vit avec un trouble psychique ?

Chez Plein Espoir, cette question revient souvent : comment envisager l’avenir avec un trouble psychique, qu’il soit récent ou ancien ? Le diagnostic, s’il éclaire une partie de notre vécu, peut également restreindre notre vision des possibles. Il rend parfois l’idée de « tout faire » inaccessible, voire décourageante. Mais peut-être cette question mérite-t-elle d’être repensée, voire reformulée, particulièrement dans un contexte où l’idée de pouvoir être n’importe qui, faire n’importe quoi, semble être associée à l’idée de « réussite ».


Et si « tout faire » ne signifiait pas accomplir ce que d’autres, ou même nous dans un autre contexte, aurions pu imaginer, mais plutôt vivre pleinement ? Pleinement, cela veut dire en harmonie avec nos besoins, nos limites, et nos aspirations profondes. Trouver cet équilibre pourrait être moins une concession qu’un chemin vers une vie authentique. Peut-on s’épanouir tout en ajustant nos attentes, en prenant soin de notre santé mentale, et sans renoncer à nos rêves ? Cette réflexion, complexe et personnelle, mérite d’être explorée.


Après tout, même sans trouble psychique, personne ne peut « tout faire ». Nos choix, nos ressources, et nos circonstances dessinent toujours des frontières à nos possibilités. Avec un trouble psychique, ces frontières peuvent sembler plus proches, mais l’objectif reste le même : identifier et construire un espace, un projet ou un travail, qui nous permette de vivre de façon équilibrée, satisfaisante, et alignée avec nous-mêmes. Car au-delà des limites, il existe toujours un chemin vers l’épanouissement.

Des contraintes aux tremplins vers notre épanouissement

Dans une société où l’accomplissement personnel et professionnel est souvent vu comme une norme incontournable, la question de savoir si l’on peut « tout faire » avec un trouble psychique peut rapidement sembler irréaliste, voire démoralisante. Mais est-il vraiment nécessaire de s’astreindre aux mêmes objectifs que ceux auxquels nous sommes habitués ? Peut-être que le véritable défi n’est pas de « tout faire » selon des critères extérieurs ou des attentes imposées, mais de redéfinir ce que signifie réussir. Qu’est-ce qui constitue une vie épanouie lorsqu’on vit avec un trouble psychique ? Comment repenser nos attentes et nos projets pour qu’ils soient en adéquation avec notre réalité, tout en tenant compte de nos besoins et de nos limites ? 


Plutôt que de percevoir nos troubles comme des obstacles, il paraît opportun de les envisager comme des leviers pour réinventer notre parcours. Accepter nos contraintes n’est pas un renoncement, mais un ajustement de nos aspirations face à la réalité. En réévaluant nos attentes et en les adaptant à ce qui nous permet réellement de nous épanouir, nous nous offrons la possibilité d’explorer de nouveaux horizons. L’exercice n’est pas facile mais il en vaut la peine.

Ateliers du rétablissement en Santé mentale IDF ©️Maxime Gruss pour Santé mentale France

Trouver des environnements adaptés

Trouver un environnement de travail adapté à ses besoins n’est pas toujours évident, surtout lorsque l’on vit avec un trouble psychique. Tout travail et tout changement, même positif, engendre du stress. L’objectif pour nous n’est pas seulement de chercher à se protéger, mais de trouver un équilibre : un cadre professionnel qui permette à la fois de se sentir en sécurité et de s’épanouir. Cela passe par un environnement flexible, capable de répondre à nos besoins spécifiques tout en nous offrant la possibilité de repousser nos limites.


Certaines personnes peuvent alors choisir le milieu protégé et des structures comme les ESAT (Établissements et Services d’Aide par le Travail), où les missions et horaires sont adaptés aux travailleurs en situation de handicap. D’autres, plus autonomes, se tourneront vers le milieu ordinaire, à travers le salariat ou un travail indépendant, qui permet de fixer ses horaires et potentiellement de mieux gérer les périodes de fatigue ou de stress. Des dispositifs comme la RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé) permettent de bénéficier d’aménagements en entreprise : horaires flexibles, télétravail, pauses supplémentaires, accompagnement psychologique.

L’essentiel est d’initier une réflexion personnelle pour identifier ses besoins, et de trouver les professionnels qui sauront nous accompagner dans ce processus. Il s’agit ensuite de choisir un cadre adapté, respectueux de notre bien-être, sans être contraint par un modèle imposé. Savoir mettre sa santé en priorité, c’est la base de la réussite dans le milieu professionnel. Sans ça, le risque de décrochage et de la perte de l’emploi devient de plus en plus important.

Eric – Responsable paie et personne concernée

Repenser et redéfinir son parcours

En définitive, la question « peut-on tout faire avec un trouble psychique ? » interroge notre capacité à redéfinir nos horizons. En transformant nos contraintes en leviers, il peut devenir possible de poursuivre un parcours professionnel non seulement satisfaisant, mais profondément épanouissant. Cela nécessite une réflexion continue, un ajustement des attentes, et surtout la conviction qu’il n’existe pas une trajectoire unique, rectiligne et “toute tracée”. Chaque individu, avec le soutien adéquat et une meilleure connaissance de ses besoins, peut trouver ses réponses et les affiner au fil du temps.

Chez Plein Espoir, nous croyons en un environnement de travail où chacun peut s’épanouir, et nous nous engageons à promouvoir des pratiques et des solutions qui mettent la santé mentale au centre des préoccupations. Au-delà des objectifs et des résultats, la santé mentale des individus reste la clé d’un parcours professionnel durable.


Vous souhaitez en savoir plus et rencontrer d’autres personnes engagées dans le rétablissement ? Rejoignez les réseaux sociaux de Plein Espoir, le média participatif en plein développement, dédié au rétablissement des personnes concernées par les troubles psychiques.


Cet espace inclusif est une initiative collaborative ouverte à toutes et tous : personnes concernées, proches, et professionnels de l’accompagnement. Vos idées, témoignages, et propositions sont les bienvenus pour enrichir cette aventure. Contribuons ensemble à bâtir une société plus éclairée et inclusive.

Troubles psychiques au travail : doit-on en parler, quand et comment ?

Parler de nous, dans l’environnement personnel ou professionnel, est un exercice complexe. Que dire, où commencer et où finir ? Comment rester authentique sans avoir l’impression de trop se dévoiler ? La communication n’est pas une chose innée et il est souvent difficile de parvenir au juste équilibre. Ne serait-ce que parce que chaque interlocuteur est spécifique, avec son contexte et sa qualité d’écoute à lui.


Pourtant il paraît souvent opportun de se lancer, qu’il s’agisse d’affirmer son identité, d’exprimer des besoins ou de tisser des liens sains et sincères avec d’autres humains – qu’ils soient des amis, collègues ou managers. Mais lorsque la question devient celle de notre santé mentale et, dans certains cas, d’un trouble associé, le défi s’amplifie. Et d’autant plus dans un cadre professionnel, souvent jugé comme peu propice au registre émotionnel et valorisant la performance et la rationalité. Alors comment aborder notre fragilité au travail à bon escient sans risquer de remettre en cause notre légitimité ? 


Avant même de se poser la question du comment, il est essentiel de trouver nos réponses au pourquoi. Pourquoi choisir de parler de notre trouble psychique – ou non – à notre employeur et/ou à nos collègues ? Pourquoi prendre le risque de nous exposer quand celui-ci peut être source d’incompréhension ou, pire, de discrimination, encore trop souvent associé à un point faible alors qu’il peut être également une ressource ? Une fois que le pourquoi est pour soi clarifié, il s’agit ensuite de trouver les mots pour le dire – si on choisit d’en parler.

Oser parler quand le tabou fait obstacle 

Bien que la question de la santé mentale soit de plus en plus abordée dans l’espace public et médiatique, sans toujours une clarification des concepts, de nombreux travailleurs considèrent encore leur milieu professionnel comme un espace où il est difficile de parler de leurs problématiques personnelles. Parler de (notre) santé mentale au travail reste un véritable tabou qui fait peur. En cause : un manque d’information, d’outils et de sensibilisation adaptés — un défi auquel certains acteurs tentent de remédier comme Santé mentale France. Ce n’est d’ailleurs que récemment que la loi a rendu obligatoire la protection de la santé physique et mentale des travailleurs.


En France, chaque année, une personne sur cinq est touchée par un trouble psychique, et près d’un salarié sur deux se déclare en détresse psychologique. Parallèlement, les cas de dépression et les burn-out continuent d’augmenter. Combien de ces personnes osent vraiment aborder ces enjeux personnels sur leur lieu de travail ? Combien sont prêtes à expliquer les difficultés liées à leur concentration, motivation, régulation émotionnelle ou autres comportements altérés ?


Dans le cadre des démarches liées à la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH), il peut exister une forme de dialogue amorcé, car la reconnaissance administrative ouvre la voie à un cadre spécifique de soutien et d’accompagnement. Pour ceux qui ne bénéficient pas de la RQTH, l’absence de dispositifs adaptés rend encore plus difficile l’expression de leurs besoins ou de leurs difficultés. En l’absence de reconnaissance formelle, beaucoup de salariés se retrouvent dans une situation de silence ou de minimisation de leurs souffrances, faute d’un espace sécurisé où exprimer leurs préoccupations et leurs besoins.

Le travail est au cœur de mes échanges avec ma psychiatre. À chaque séance, je lui parle de l’anxiété qu’il génère et des stratégies que je mets en place pour équilibrer ma vie personnelle et professionnelle. Elle m’accompagne pour que je puisse m’épanouir tout en me préservant. Un jour, elle m’a proposé la RQTH comme moyen de parler de mon trouble psychique à mon employeur et de bénéficier d’aménagements adaptés. Je n’y ai pas eu recours, mais cela m’a fait reconsidérer la possibilité d’aborder ma fragilité avec mon employeur, en envisageant des solutions concrètes. – Camille, juriste et personne concernée

Des participants durant le Congrès Réh@b’ 2024 – ©️ Maxime Gruss pour Santé mentale France

Trouver les bonnes raisons d’en parler

Parce qu’ils peuvent avoir de lourds impacts sur notre travail quotidien, parler des troubles psychiques en entreprise ouvre la voie à des solutions concrètes et permet de mieux comprendre et gérer sa situation. Bien que de nombreux obstacles puissent freiner cette démarche, le dialogue est souvent la clé pour faciliter la mise en place de mesures adaptées, en collaboration avec la médecine du travail. Ces ajustements peuvent aller de la modification des horaires à des outils ergonomiques, et ainsi alléger les difficultés liées au trouble. 


Parler de sa fragilité au travail, ce n’est pas faire preuve de faiblesse, c’est au contraire se donner les moyens de sa performance. Vivre avec un trouble, c’est aussi apprendre à travailler avec, en trouvant les solutions qui nous conviennent. Lorsque l’on parvient à ajuster son environnement et ses méthodes de travail, on peut non seulement mieux gérer ses défis, mais aussi s’épanouir sur du long terme. 


Ceci étant dit, il est important de rappeler que certains environnements de travail sont plus ouverts et réceptifs à ces questions. Il est ainsi nécessaire de considérer chaque situation individuellement, en raison des tabous persistants et des réalités propres à certaines entreprises. Vivre avec un trouble de santé mentale implique de naviguer et de cheminer jusqu’à trouver le cadre adapté à soi.

Comment s’y prendre ?

Dans La vérité sur les troubles psychiques au travail (Payot), la sociologue Claire Le Roy Hatala aborde le tabou de la santé mentale en entreprise et propose des clés de compréhension pour les salariés et les managers. Elle recommande de parler de soi plutôt que de son trouble, car ces derniers ne nous définissent pas en tant que personne, mais peuvent être vus comme un outil pour instaurer le dialogue. Il s’agit de se concentrer sur les répercussions concrètes du trouble dans notre quotidien professionnel, plutôt que sur la maladie en elle-même, et de proposer des solutions pratiques pour minimiser l’impact, sur nous et sur les autres.


Le témoignage d’Ange dans le podcast Plein Espoir – vivre bien avec son trouble psy illustre parfaitement cette approche. En évoquant le désagrément des réunions trop tardives, elle découvre que ce créneau dérange aussi ses collègues. Ce simple ajustement a ouvert un espace de dialogue constructif et a permis de repenser l’organisation du travail pour le bien-être du collectif. Les troubles psychiques peuvent ainsi devenir un levier pour renforcer l’écoute et améliorer le bien-être de tous.

Mathieu LAFRECHOUX – Directeur du dispositif Santé mentale durant le Congrès Réh@b’ 2024, Chargé d’étude – GEIST Mayenne
©️ Maxime Gruss pour Santé mentale France

Chez Plein Espoir, nous croyons en un environnement de travail où chacun peut s’épanouir, et nous nous engageons à promouvoir des pratiques et des solutions qui mettent la santé mentale au centre des préoccupations. Au-delà des objectifs et des résultats, la santé mentale des individus reste la clé d’un parcours professionnel durable.


Vous souhaitez en savoir plus et rencontrer d’autres personnes engagées dans le rétablissement ? Rejoignez les réseaux sociaux de Plein Espoir, le média participatif en plein développement, dédié au rétablissement des personnes concernées par les troubles psychiques.


Cet espace inclusif est une initiative collaborative ouverte à toutes et tous : personnes concernées, proches, et professionnels de l’accompagnement. Vos idées, témoignages, et propositions sont les bienvenus pour enrichir cette aventure. Contribuons ensemble à bâtir une société plus éclairée et inclusive.

Comment le travail peut devenir un levier de rétablissement ?

Chez Plein Espoir, nous constatons chaque jour que pour les personnes vivant avec un trouble psychique, le travail dépasse largement le cadre de la simple source de revenus. Il peut être un véritable espace de redécouverte personnelle, où il est possible de donner à nouveau du sens à sa vie, de renforcer son estime de soi et de reconstruire des liens sociaux souvent fragilisés par l’isolement. Pour beaucoup, l’expérience professionnelle est aussi une manière de réaffirmer leur place dans la société, de se sentir utile et de se réconcilier avec leurs capacités.


Cependant, pour que le travail puisse réellement jouer ce rôle de levier dans le parcours de rétablissement, il ne suffit pas qu’il soit simplement présent. Il doit s’accompagner de conditions adaptées qui favorisent l’épanouissement, la stabilité émotionnelle et la confiance en soi. Lorsque ces conditions sont réunies, le travail peut se transformer en bien plus qu’une simple activité professionnelle : il devient un véritable levier de mieux-être, d’insertion sociale et d’autonomisation.

Pour que ce potentiel soit pleinement exploité, des défis doivent être relevés, tant par les personnes concernées que par les entreprises qui les emploient.

Image 1 : Le stand de l’association Benenova – Ateliers du rétablissement en santé mentale IDF ©️ Maxime Gruss pour Santé mentale France
Image 2 : Des participants discutent lors des Ateliers du rétablissement en santé mentale IDF

L’importance du cadre quand on vit avec un trouble psychique

Le travail peut offrir une structure essentielle dans le quotidien de ceux qui vivent avec des troubles psychiques. Cette organisation régulière permet de limiter les pensées négatives, de renforcer le sentiment d’utilité et de maintenir une certaine stabilité dans le rythme de vie. Ce cadre est d’autant plus important pour les personnes touchées par des troubles comme les troubles anxieux ou la bipolarité, qui engendrent souvent des fluctuations d’humeur ou des difficultés à organiser leur emploi du temps. Le fait d’avoir une routine structurée et des objectifs à atteindre aide à mieux gérer ces fluctuations.


Ainsi, d’après une étude menée par Santé Publique France, 70 % des personnes concernées estiment que leur emploi a un impact positif sur leur stabilité émotionnelle. Cela confirme que, pour beaucoup, le travail devient un facteur de régulation émotionnelle et de gestion des symptômes au quotidien.

Le travail : un outil pour renforcer l’estime de soi et recréer du lien social

Un emploi adapté à la situation de chacun peut devenir une véritable clé de résilience. En étant confrontées à des tâches et des responsabilités, les personnes concernées retrouvent souvent un sentiment d’accomplissement et de reconnaissance qui leur permet de se sentir valorisées. L’expérience professionnelle est aussi un moyen de démontrer à soi-même qu’il est possible de réussir, malgré les défis imposés par le trouble psychique. C’est souvent un moment de prise de confiance en soi.


En outre, le travail permet de sortir de l’isolement, une problématique fréquente pour les personnes vivant avec des troubles psychiques. Les interactions avec des collègues, qu’elles soient simples ou plus approfondies, contribuent à tisser des liens sociaux et à reconstruire un réseau de soutien. Ce lien avec le monde extérieur est d’autant plus essentiel dans un parcours de rétablissement, car il participe à la réintégration sociale et à l’inclusion dans la société.


L’expérience professionnelle peut aussi être une occasion d’acquérir de nouvelles compétences. Qu’il s’agisse d’un emploi dans un cadre protégé ou adapté, le travail permet de développer des aptitudes qui renforcent la confiance en soi et donnent l’opportunité de progresser personnellement et professionnellement. Chaque tâche accomplie, chaque objectif atteint devient une petite victoire, un pas supplémentaire vers le rétablissement.

Les risques du travail si les conditions ne sont pas adaptées

Malheureusement, le travail peut aussi devenir un facteur de stress et d’épuisement si les conditions ne sont pas bien pensées. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 25 % des travailleurs vivant avec un trouble psychique déclarent que leurs symptômes se sont aggravés à cause de conditions de travail inadaptées. La peur de la stigmatisation, la pression excessive liée à des tâches inappropriées ou encore un manque de soutien dans l’équipe peuvent intensifier les difficultés.


Les personnes concernées peuvent être tentées de dissimuler leurs problèmes pour éviter d’être jugées, ce qui alourdit leur charge mentale et empêche souvent d’obtenir l’aide nécessaire. Une surcharge de travail, un rythme trop soutenu ou des objectifs irréalistes peuvent également provoquer des rechutes et nuire à la santé mentale. De plus, si l’environnement de travail manque de sensibilisation aux troubles psychiques, ce qui est souvent le cas, il est facile de se sentir isolé, ce qui peut nuire à la confiance et à la motivation.

Des participants devant le stand de l’éditeur de la revue Pratiques en Santé Mentale durant le Congrès Réh@b’ 2024 ©️ Maxime Gruss pour Santé mentale France

Créer un environnement de travail inclusif : des solutions adaptées

Aussi, pour que le travail devienne un levier de rétablissement pour les personnes vivant avec un trouble psychique, il est essentiel que les employeurs adaptent les conditions de travail aux besoins spécifiques de chacun. Par exemple, offrir des horaires flexibles permettant à chaque salarié de travailler selon ses pics d’énergie peut considérablement réduire le stress et améliorer la productivité. De même, des aménagements simples, comme la création d’espaces de travail calmes, la possibilité de télétravail ou l’instauration de pauses régulières, peuvent alléger la charge mentale et prévenir l’épuisement. Ces ajustements profitent non seulement à la personne concernée, mais favorisent également une ambiance de travail plus sereine et collaborative pour toute l’équipe.


Pour garantir un soutien durable, des dispositifs comme les programmes d’aide aux employés (PAE), qui incluent des lignes d’écoute et un accompagnement psychologique, jouent également un rôle clé. Ces ressources renforcent l’inclusion et la solidarité au sein de l’entreprise, en permettant à chaque salarié de se sentir soutenu dans son parcours professionnel.


Toutefois, cette transition nécessite un accompagnement, car les entreprises ont, elles aussi, besoin de soutien pour intégrer ces ajustements de manière efficace. Au-delà des aménagements matériels, il est crucial de sensibiliser les équipes, et notamment les managers, aux enjeux de la santé mentale. Des formations comme les Premiers Secours en Santé Mentale (PSSM) permettent par exemple de mieux comprendre les troubles psychiques et d’apprendre à repérer les signaux de détresse. En ce sens, les employeurs et managers, en étant bien accompagnés, peuvent développer une culture d’écoute et de bienveillance, où les sujets de santé mentale sont abordés en entreprise de manière ouverte, sans tabou et sans « bullshit ».


En somme, permettre au travail de devenir un levier de rétablissement et créer un environnement de travail inclusif est une responsabilité collective. Les employeurs, accompagnés et formés aux enjeux de la santé mentale, sont mieux à même de mettre en place des solutions bénéfiques pour les personnes concernées et l’ensemble de l’équipe. Ces ajustements favorisent non seulement le bien-être individuel, mais renforcent également la cohésion et la solidarité au sein de l’entreprise. Des acteurs comme Santé mentale France et plusieurs de ses partenaires proposent des formations et des outils pratiques pour aider les employeurs et les managers à mieux comprendre et gérer les enjeux de la santé mentale en milieu professionnel.

Chez Plein Espoir, nous croyons en un environnement de travail où chacun peut s’épanouir, et nous nous engageons à promouvoir des pratiques et des solutions qui mettent la santé mentale au centre des préoccupations. Au-delà des objectifs et des résultats, la santé mentale des individus reste la clé d’un parcours professionnel durable.


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Cet espace inclusif est une initiative collaborative ouverte à toutes et tous : personnes concernées, proches, et professionnels de l’accompagnement. Vos idées, témoignages, et propositions sont les bienvenus pour enrichir cette aventure. Contribuons ensemble à bâtir une société plus éclairée et inclusive.